Ses yeux ont rencontré mes yeux
Pour changer mon ciel gris en bleu
Miroir inattendu d’amour
 Fond aux étoiles sans retour.

Sa main accrochée à ma main
Vient me guider sur son chemin.
Enfin je la  sens dans la mienne,
Espoir d’une histoire sereine !

Son cœur s’est posé sur mon cœur
Pour en récolter ses douceurs.
Brillant comme pierre de lune,
Caresses du vent sur la dune !

Sa bouche a effleuré ma bouche.
Aimer ta saveur que l’on touche,
En prévenance d’un sourire,
Je m’y baigne et je crois mourir.

Son corps a honoré mon corps.
Se sentir encore plus fort…
Grain de peau et grain de folie,
Echo mystérieux, chair unie.

Son âme a enflammé mon âme
Afin de vivre en harmonie
Les cieux de mon âme en fusion
Enivrés d’essences, d’union…

Du temps des existences heureuses
Une douce enfant, petite charmeuse,
Est comme les roses naissantes
Aux senteurs douces et enivrantes.
Inconsciente, tes attraits étranges
En présence irréelle d’un ange.

Osons parler romances touchantes
Roses à la lèvre, adolescente
Fleur de chair, mon cœur est transparent
Et je me moque de l’air du temps !
Mais l’étrange serment murmuré
Pimente mon rêve échevelé.

A l’heure des fleurs et des rayons
Je me sens dame au bel horizon
Poses gracieuses sous les caresses
Seins effrontés, exquises paresses
Blason de mon cœur, fondons nos âmes
Comme assoiffés, tu me laisses femme.

Les aubes couleurs du temps jadis
Le jardin des caresses me suit
Ton nom d’or sur ma dentelle grise,
Comme sèchent les roses… hantise !
Et le temps peint nos amours froissés
Sur l’infini de nos mots fanés.

Dans les doux débris de nuages
Faisant frissonner l’eau des sources
Flotte un goût de bonheur sauvage
Où les étoiles font la course.
*
Non, pas un souffle ne soulève
Le parfum dissipé des bois
Personne ne foule la grève,
Du rivage aux couleurs de soie.
*
Et la cendre de notre feu
S’envole dans l’aube exaltée
L’ombre pensive de tes yeux
Fait scintiller l’obscurité.
*
Je parle de toi à la mer
De nos mémoires vagabondes…
Gonfle la voile de mystère
Au vent d’une lumière blonde
*
Quand la nuit s’enfle de silence
J’aimerais tant suivre le vent
Qui me murmure ta romance
Pressée par l’eau vive du temps.
*
Dans un voile de doux parfums
Qui s’échoue, las, loin de ton cœur,
Je m’éveillerai sous ta main
Aussi fragile qu’une fleur.
*
Le jour si clair, la nuit si douce
Les feuilles perlées de rosée
Au clair murmure d’une source
M’offrent tes baisers effleurés…

De toutes tes nuits qui n’ont pas sommeil,
De ta parole errante sans demeure,
De tes promesses éteintes vers le ciel,
Tu regardes passer les sombres heures,
Envole-toi !

Egaré dans tes pensées en mouvance,
Tourmente déguisant les apparences,
Non ! personne ne peut te mettre en cage.
D’une nuit parfumée, tourne la page…
Envole-toi !

Pris  au filet des étoiles filantes,
Mystères sacrés en ombres turbulentes
La foudre aux yeux tendres se livre aux mots
Et nos âmes sont des miroirs jumeaux
Envole-toi !

Devenir anonyme au cours du temps,
Refuges reconstruits par l’être aimant…
Lueur d’amour aux jours ensevelis
Semant des soleils aux cœurs engourdis.
Envole-toi !

Brumes  violettes… lovées dans tes songes,
Le cœur dans le velours de doux mensonges
Musique dissipant nos solitudes,
Aller sans retour vers tes habitudes,
Envole-toi !

Ta vie comme une pluie dans le désert,
L’échange des corps parfumés de chair…
Partition jonchée de tes signes tendres,
Vibre comme un Phénix renaît des cendres.
Envolons-nous…